Lucia Iraci, coiffeur social

Le 30/10/2012 à 08h00 - Infos coiffure

Lucia Iraci propose désormais un bar à extensions dans son salon de Saint-Germain-des-Prés. Au programme : application de frange et extensions clips. Cette nouvelle corde à l’arc de Lucia, est l’occasion de revenir sur le parcours de la coiffeuse.

Lucia est l’une des coiffeuses les plus sollicitées de la capitale. Son chic et élégant salon de la rue du Vieux Colombier (Paris 6e) constitue le lieu de convergence des femmes de la haute et célébrités... Pourtant, Lucia était loin de s’imaginer pareil succès un jour. C’est sa sœur Joséphine qui lui a suggéré d’essayer la coiffure... et très vite, l’expérience se transforme en passion pour Lucia. À 20 ans, elle devient coiffeuse de studio. Durant 25 ans, elle collabore avec les plus grands créateurs et photographes, dont Christian Dior et Yves Saint-Laurent.



Pendant toute son ascension, Lucia ne cesse de s’interroger : serait-elle capable de s’occuper des femmes de la vie de tous les jours ? Cette constante interrogation est à l’origine d’un « challenge » : ouvrir son propre salon. En 2000, le défi est atteint. Le salon du 6e se dévoile aux yeux des clients comme un endroit secret, inconnu de l’agitation et des stress de la vie citadine... en somme,  un petit paradis privé fait de lumières tamisées et dans lequel on baigne dans une ambiance calme et sereine...

Pour Lucia, toutes les clientes sont des V.I.P. toutes méritent les mêmes attentions et bénéficient des mêmes exigences et du même confort : cabines particulières, fauteuils de massage, soins des pieds et des mains... La coiffeuse leur promet à toutes une chose : en sortant de cet univers raffiné, leur chevelure devient leur « argument de fierté, de plaisir et de séduction ».

En 2006 Lucia Iraci crée l’association Joséphine pour la beauté des femmes. À travers cette association, elle fait profiter gratuitement des femmes vivant dans une grande situation de précarité de ces ateliers de mise en beauté. Lucia, organise son premier atelier dans une crèche, au coeur d’une cité de Chanteloup-les-Vignes (78). Deux ans après toutefois, elle arrête jusqu’à ce qu’elle reçoit la Légion d’honneur en 2009. Elle reprend alors son bénévolat, mais cette fois-ci, au lieu de se déplacer dans les banlieues, elle reçoit les femmes dans son salon. En 2011, elle ouvre le salon Joséphine ouvre dans la rue de la Charbonnière, dans le quartier de la Goutte-d’or. C’est le premier salon social à Paris ouvert du lundi au vendredi. Les femmes de condition sociale difficile y viennent pour se faire maquiller, coiffer, pour se faire des soins du corps ou recevoir des conseils vestimentaires...

 

Une enfance et jeunesse difficile

Lucia est née dans un village sicilien. Son père décède lorsqu’elle a trois ans. Sa mère et trois de ses frères et sœurs immigrent alors en France. Quant à Lucia et Joséphine, elles sont envoyées dans un orphelinat. À l’âge de sept ans, elles sont accueillies par leur grand-père et une tante religieuse avec lesquels le quotidien n’est pas toujours facile. C’est seulement à seize ans que les deux filles se rendent en France pour y rejoindre leur mère.