le Hamas interdit les coiffeurs de travailler dans des salons de coiffure féminins

Le 09/04/2010 à 09h54 - Coiffeur dans le monde

Une récente loi voté par le Hamas a interdit aux coiffeurs de sexe masculin de travailler dans les salons de coiffure féminins. Une drôle de mesure qui est incomprise à la fois par nos cultures occidentales, mais également par les coiffeurs concernés, qui déplorent une perte claire d'activité et de revenu. Retour sur cette mesure plutôt étonnante...

Avec la globalisation, nous avons assisté à une fusion lente mais enrichie des cultures et la population adopte une politique presque unie. Mais ce n’est pas le cas pour certains pays orthodoxes. Par exemple, au Hamas, il existe des lois qui peuvent être perçues comme étant des mesures irrationnelles et discriminatoires, une fois adoptées dans un contexte occidental.  Une récente interdiction imposée aux coiffeurs de sexe masculin de Gaza, qui n’ont maintenant plus le droit d’exercer dans les salons ayant une clientèle féminine, reflète parfaitement cet état d’esprit.

Le gouvernement a voulu une fois de plus mettre en avant le fait que les hommes et les femmes ne devraient surtout pas être mélangés, suite a une mesure préventive prônant la vertue, qui a débuté depuis 2007 dans la Bande de Gaza.  Cela demeure néanmoins une nouvelle choquante pour les six coiffeurs Gazaouïs qui exercent leur métier depuis maintenant plus de vingt ans. Après la division des hommes et des femmes dans les mosquées, mais également dans quelques lieux publics, c’est maintenant au tour des lieux les plus communs comme les salons de coiffure.

Une décision qui semble vraiment irrationnelle, mais le gouvernement s’acharne pour que les traditions soient respectées. En effet, les femmes n’ont pas le droit d’exposer leurs cheveux à d’autres hommes à l’exception leur mari ou les membres de leur famille. Mais, apparemment, c’est surtout le contact physique qu’occasionne une coupe de cheveux, qui dérangent le plus. Un attentat à la bombe a même été signalé à proximité de l’un de ces salons et c’est une véritable guerre de terreur qui se fait ressentir en ce moment entre ceux qui n’adhèrent pas à cette loi et le gouvernement.

Cette vague de violence contraint un bon nombre de gens à ne pas exprimer leur objection vis-à-vis de cette loi, sous peine d’être jeté en prison ou de risquer leur vie. Mais les coiffeurs se font quand même entendre, en mentionnant que cela n’est que le début d’une vague d’interdictions déraisonnables. Certains clament haut et fort que les médecins femmes soigneront dorénavant que des femmes, ce qui implique que les compétences seront maintenant survolées au détriment du sexe de leur patient. D’autres disent ironiquement que la vertu est uniquement possible quand tout sera interdit.

La loi Islamique condamne tous les lieux considérés comme immoraux, de ce fait, beaucoup de lieux comme les cybers-cafés ou les revendeurs de disques craignent eux aussi de se retrouver très bientôt dans la même situation que les salons de coiffure. Au nom de la vertu, beaucoup se retrouvent traqués, même sur les plages de Gaza, où la loi autorise maintenant aux forces de l’ordre d’arrêter ceux ou celles qui ne porteraient pas de tenu décente.

Même les représentants de la loi y passent ; en étant bon entendeur de l’opinion public, le gouvernement a décidé d’ordonner aux avocates de se couvrir la tête quand elles sont présentes au tribunal. En effet, dû à la présence des hommes au tribunal, cela devient de plus en plus délicat pour les femmes de s’exposer d’une telle façon, surtout si la loi y est mêlé.

Si ces lois islamiques nous laissent perplexes, nous devinons que cela a d’autant plus surpris les coiffeurs qui prétextent avoir pris les mesures nécessaire pour ne pas exposer leur clientes aux yeux de la gente masculine, notamment en utilisant des vitres teintées pour leur salon, mais le gouvernement ne compte pas d’aussitôt se plier à leur demande, en leur suggérant plutôt de se contenter d’une clientèle strictement masculine.