Le mouvement "Coiffure en danger" entendu par la FNC

Le 29/04/2014 à 11h45 - Expert Zone

Rappelez vous, nous en parlions il y a quelques mois. Un collectif de coiffeurs avait décidé de monter une fronde contre les producteurs de produits de coiffure qui vendent, au travers de grossistes ou de sites internet, des produits originellement réservés à un usage professionnel. Cette fronde prenait un nom équivoque : Coiffure en danger. Aujourd'hui, la page fan facebook regroupe plus de 4000 professionnels, et ne lâche rien de son combat. 
Tant et si bien qu'une délégation de ce mouvement a été reçu par la Fédération Nationale de la Coiffure le 7 Avril. Les revendications ont été entendues par la FNC, qui promet, au travers de la voix de son (probable) futur président de se pencher sérieusement sur le sujet, tout en mettant en garde sur le fait que cet engagement est valable sous réserve de l'élection à la présidence de la FNC de Bernard Stalter. De plus, la FNC met en garde les coiffeurs contre ces revendications non encadrées par la FNC, et indique que ce type de manoeuvre ne peut porter ses fruits que si l'action est menée coijointement avec la FNC. 
Nous vous laissons découvrir le communiqué de presse que la FNC vient de publier :
COMPTE-RENDU DE LA RENCONTRE EN DATE DU 7 AVRIL 2014 ENTRE :
D’UNE PART : LES LEADERS DU MOUVEMENT « COIFFURE EN DANGER », OPPOSE A LA VENTE DIRECTE DES PRODUITS PROFESSIONNELS PAR LES GROSSISTES AUX PARTICULIERS,
D’AUTRE PART : MONSIEUR BERNARD STALTER ETPIERRE-OLIVIER RUCHENSTAIN, REPRESENTANTS LA FEDERATION NATIONALE DE LA COIFFURE (FNC).
Les leaders du mouvement « coiffure en danger» ont rencontré et été reçus, à leur demande, par Monsieur Bernard STALTER (unique candidat déclaré pour la présidence de la fédération de la coiffure, prochainement UNEC) et Pierre-Olivier RUCHENSTAIN, directeur général de la FNC.
Les leaders du mouvement « coiffure en danger » ont exprimé les craintes et mécontentements qu’ils tirentdu fait que certains grossistes vendent des produits directement aux particuliers. Ce sujet sensible est source d’inquiétude pour certaines entreprises de coiffure qui considèrent que ce phénomène affecte une source importante de recettes pour les salons.
Les discussions ont généré deux questionnements :
- Existe-t-il une législation en vigueur prohibant une telle vente directe au consommateur ? L’enjeu dans cette hypothèse serait de veiller à une application stricte de larègle par les pouvoirs publics.
- Est-il possible, du point de vue juridique de réglementer la vente directe des grossistes aux particuliers ? L’enjeu est ici d’étudier la faisabilité juridique d’une telle revendication.
Dans l’hypothèse où Monsieur STALTER serait élu, il s’est engagé à aider le mouvement « coiffure en danger » pour répondre à ces deux questionnements juridiques. Cette démarche supposera d’y consacrer les moyens et le temps nécessaire pour apporter une réponse juste et en droit.
Monsieur Bernard STALTER a profité de cette rencontre pour échanger sur les enjeux économiques du secteur avec les leaders du mouvement « coiffure en danger ».
Il a rappelé que les actions de revendication devaient être menées conjointement pour qu’elles aboutissent, sans jamais sombrer dans des demandes « poujadistes » ou « populistes » forcément déçues. De telles revendications sont inaccessibles, même si leur expression publique soulage ponctuellement une amertume ou répond en apparence à une "fausse bonne idée".
La logique du rapprochement du CNEC et de la FNC, et la naissance de l’UNEC, a précisément vocation à rassembler toutes les entreprises de la coiffure, peu importe la taille ou l’enseigne.
Le mouvement « coiffure en danger » a donc également toute sa place auprès de la FNC, et demain l’UNEC.
Après lecture de ce communiqué, vous aurez compris que la FNC a tenté d'apaiser le jeu auprès des coiffeurs en colère, tout en précisant qu'il allait être compliqué de faire changer les règles du jeu. De plus, la FNC tient au travers de ce communiqué à ré-affirmer son rôle de médiateur entre les salons de coiffure, les producteurs de produits professionnels et l'état, en précisant que l'intervention de la FNC était nécessaire pour que ces demandes aboutissent. Un discours qui n'est pas sans rapeller celui du MEDEF lors de la fronde des pigeons... 
Télécharger le communiqué de presse